Évolution
La pierre sèche est un mode constructif spécifique qui nécessite une technique et une compétence maîtrisées. Ayant une dimension humaine, non industrialisable, non délocalisable et souvent pratiqué dans des environnements remarquables, ce métier contemporain est fait de la maîtrise d’une technique ancestrale qui n’a cessé d’évoluer. Il garde tout son sens aujourd’hui, et s’inscrit dans les enjeux du XXIème siècle (emploi, écologie, patrimoine…) D’autant qu’actuellement le bâtisseur peut disposer de l’aide de certains outils ou engins pour réduire la pénibilité de certaines tâches et augmenter son rendement.
Les effets désastreux des ravinements et des inondations participent à la rapide dégradation de l’environnement naturel. Les interrogations énergétiques et écologiques d’actualité, les attitudes destructives à l’égard de la nature et du patrimoine, suscitent, d’une part croissante de la population, une prise de conscience, un revirement des raisonnements et des comportements. La réhabilitation de la technique de la pierre sèche participe à ce mouvement, véritable défi et espoir pour l’avenir. De nouveau reconnue comme « mode constructif d’excellence »[1], notamment pour les murs de soutènement, la pierre sèche est en pleine évolution. Le monde scientifique travaille avec des praticiens depuis 2002 sur la résistance des murs de soutènement en pierre sèche, de nombreuses thèses et recherches ont été publiées.
Actuellement, la recherche en cours étudie le comportement des murs en pierre sèche soumis aux vibrations (soutènement routier, …) pour comparer sa résistance et sa souplesse aux murs réalisés avec d’autres matériaux.
[1] Jean-Claude MOREL, chef du laboratoire Génie Civil et Bâtiment, École Nationale des Travaux Publics de l’État (Lyon).